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Maison Saint Jacques Léguevin (31)
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Maison Saint Jacques Léguevin (31)

OUVERTE TOUTE L'ANNEE
SANS INTERRUPTION


7, rue du Languedoc
31490 Léguevin


Tél : 06 10 58 16 10

Courriel : leguevinsaintjacques@hotmail.fr

Il est préférable de réserver (places limitées)
Accueil hospitalier entre 17h00 et 20h00

 

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10 novembre 2018

Les mots d'Alain (2005)

De la Salvetat Saint Gilles à Saint Jacques de Compostelle

ou

La Présence de La Spiritualité sur le Camino

 

Le premier pas sur le chemin, c’est lorsque vous recevez le Credential, carnet du pèlerin qui atteste du parcours par les tampons de gîtes à chaque étape.

Le deuxième pas est le choix du moyen de transport : nous avons mis une croix dans la case « a pie » (ou pedibus jambus). Vous pouvez le faire « en bicicleta » ou « a caballo ».

Le troisième pas est de savoir si vous partez seul, en couple, ou en groupe. C’est avec l’ami Pierre que le camino se fera… Faire le bon choix est essentiel.

Le quatrième pas est le choix de l’itinéraire : il partira de la rue de la Goutille, passera par le chemin de Cezerou à la Salvetat St Gilles, prendra le chemin d’Arles, en passant par Auch, Pau, le Col du Somport, Jaca, Puenta la Rena, Logroño, Burgos, Léon, Melide et enfin : Santiago de Compostella. Au total, 1160 km (ou 2 900 000 pas, et nous n’en sommes qu’au quatrième…).

Rassurez vous cet article sera bref, il n’a pour but que de vous donner une idée de ce qu’ont vécu deux hommes de 60 ans, pratiquants et engagés, qui ont tentés l’expérience.

Le randonneur y trouve des étapes et des dénivelés, le touriste y trouve des restaurants et des hôtels, l’homme cultivé sera comblé par la richesse des sites, tant en France qu’en Espagne.

Le Pèlerin emmène avec lui sa Foi. Il découvre la spiritualité qu’il a en lui, sur un chemin souvent très caillouteux.

Il ne faut pas croire que le Pater ou l’Ave se récitent facilement en marchant ; ce n’est pas la bonne façon de découvrir le fléchage dans la forêt de Bouconne ou le bois de Laring, ce n’est pas non plis le chant du «Régiment de Sambre et Meuse »…

 

En France, ce n’est ni du tout prêt , ni de l’abondant. Les étapes ne se font pas toujours dans des villes ou villages, il n’est pas facile en ce XXI siècle, de trouver, ouverts, des lieux où prier. La cathédrale d’Auch et l’église Sainte Marie d’Oloron sont cependant ouvertes et réveillent à la Vie : l’une par le grandiose du Gothique, l’autre par le dépouillement du Roman.

Certains curés, moines ou laïques vous accueillent au gîte et vous nourrissent le corps et l’esprit (à votre bon coeur). Pas de tarif : leurs moyens étant modestes et leur prestation confidentielle, il n’y a que le bouche à oreille qui puisse informer le pèlerin. Encore faut-il qu’ils soient au bon endroit, en fin de la journée de marche.

C’est ainsi que nous avons vécu cette démarche de Foi en France, entre notre domicile et al frontière avec l’Espagne. C’est sur le Chemin lui-même qu’il a fallu La faire vivre : nous l’avons trouvée tout simplement dans l’accomplissement de l’étape, la beauté d’un chemin forestier (même sous la pluie), et ce passage inoubliable du Col du Somport, ce magnifique 15 septembre 2005, à 1640 m d’altitude, par 30° sans ombre, avec nos sacs de 10 kg sur les épaules.Où avons nous puisé cette énergie ? Dieu, merci d’y être parvenu.

 

L’Espagne très catholique nous accueille à Jaca.

En fin de messe les peregrinos sont conviés à se rassembler au pied de l’autel et , chacun dans notre langue, nous prions l’apôtre Jacques de nous aider à mener à bien notre voyage.

L’office s’achève par la bénédiction des pèlerins et nous nous sentons « jacquets ».

Arres est l’un de nos plus beaux souvenir : au sommet d’une colline, un village en ruine qui, par la volonté de quelques hospitaleros, se reconstruit. Ils accueillent les pèlerins en donativo (à votre bon coeur, comme en France) et les déchargent des contingences matérielles. Pas d’achats d’alimentaire à faire, pas de cuisine, tout juste un coup de main à donner.

Si vous le désirez, le Padre vous mène au travers du village, de son église, de son histoire et l’éveil se fait encore d’une autre façon. Sans vous le dire, vous savez qu’on a vu, en vous, le prochain qui apporte la vie. Quelle importance prend le marcheur croyant !

Grañon, huit jours plus tard. L’hébergement est prévu dans le clocher de l’église, avec accès direct à la tribune. Ici le pèlerin est comblé. La messe du soir se partage en communion avec les habitants du village. Le curé fait l’effort de traduire en quatre langues des mots simples d’encouragement et d’amour. Anna veille aujourd’hui à la préparation en commun d’un dîner copieux, partagé avec un jacquet de 85 ans qui, depuis des décennies, ne vit que pour témoigner du Camino et toujours ce cure infatigable qui a fait sien cet encouragement : ULTREIA (aller plus loin).

Retour dans l’église par la voix directe de la tribune et l’intimité se fait pour la prière du soir. Elle se termine par une liste des prénoms de nos prédécesseurs ayant pour objectif final Santigo. Ce soir, nos prénoms s’y ajoutent et, durant vingt et un jours, ils seront rappelés à nos suivants. Nous ne sommes jamais seul sur le Camino. Toujours portés dans l’esprit de ceux qui nous précèdent et de ceux qui nous suivent.

Leon, les bénédictines nous accueillent en leur couvent. Tellement grand qu’on s’y perd. Même dans cette prière du soir qui devait rassembler et qui, en l’absence du moindre mot de français, d’allemand ou d’anglais, n’a pas réalisé cette universalité des hommes du Chemin.

Tricastela (trois châteaux), on serait tenté de dire trois étoiles.

« A l’église, 19h précise » disait l’affichette dans les bistrots du village.

Le ton était donné par un curé qui, conscient de la grosse étape du jour, celle du Cebreiro, nous ordonnait de rester assis et, en trente minutes, a regonflé la trentaine de pèlerins épuisés.

Tout ce qu’il disait, même en espagnol, nous l’avions ressenti les heures précédentes : le même pas, le même brouillard, la même pluie, le même but et la même vision.

Pas un ACCUEIL mais une RECONSTRUCTION complète, pour un ultime élan vers Santiago : encore cinq jours…

Merci, Padre Augusto, maintenant nous sommes prêts.

Le Camino nous a transmis sa vie et nous a dicté sa foi. (ALAIN)

Alain

 

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Commentaires
L
48 jours de pèlerinage résumés en quelques mots, mais quels mots! Justes et percutants. Ce "compte rendu" m'a beaucoup touchée par sa force, son esprit et son humanité. Merci à Alain et à ceux qui ont rendu ses écrits accessibles.
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